Pascale, Stéphane, Chantal
  1. L'auteur, la pièce ... ;
  2. Représentations ;
  3. Mots, Photos, Vidéo.
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  3. Mots, Photos, Vidéo.

Morceaux choisis

Quelques extraits...

Simon : Lorsque les sauveteurs arriveront, ça serait quand même dommage qu’ils trouvent une jeune femme étranglée dans cet ascenseur.

Sarah : Arrêtez de me regarder comme ça, vous me faites peur.

Simon : Vous voulez que je regarde qui ? Votre voisine ? La ligne bleue des Vosges ? ça manque d’horizon par ici, vous ne trouvez pas ?

Sarah : Oui, ça manque d’horizon.

Simon : Je me demande finalement si je ne vais pas finir par abuser de vous.

Sarah : Vous avancez encore et je vous broie les couilles.

Simon : Heureuse perspective.

Sarah : Et d’abord, pourquoi elle ne s’inquiéterait pas, votre femme ?

Simon : Que je sois là, dans le sable de Gobi ou à l’intérieur du Koursk, c’est le cadet de ses soucis.

Sarah : C’est quoi, le Koursk ?

Simon : Un sous-marin russe qui a touché le fond.


****


Sarah : C’est comment, votre prénom ?

Simon : Simon, et vous ?

Sarah : Sarah… Sarah Connors

Simon : Are you really Sarah Connors ?

Sarah : Yes, I am.

Simon : Doug !... Doug !

Sarah : Vous connaissez vos classiques.

Simon : J’ai l’intégrale.

Sarah : J’y crois pas, être enfermée avec Arnold Terminator.

Simon : Votre fils John est toujours en vie ?

Sarah : Je m’appelle vraiment Sarah, mais Sarah Lambert.

Simon : Evidemment, ça le fait moins.

Sarah : Evidemment. Pourquoi vous avez fait doug doug ?

Simon : J’avais un silencieux.

Sarah : Vous avez raison, on aurait pu nous entendre.


****


Sarah : Vous avez toujours voulu faire l’assureur ?

Simon : Oh oui. Dès l’âge de cinq ans, je voulais être assureur à la Préservatrice. Je rêvais de couvertures multirisques, de tiers-collisions, d’assurances auto, habitation, vie, mort, décès, de PEP, de PEL, de MAAF, de MAIF, de MACIF. Je ne pensais qu’à ça.

Sarah : Vous vous refoutez de moi ?

Simon : Re-oui.

Sarah : Allez, vous vouliez faire quoi ? Pilote de ligne ? Coureur automobile ? Docteur ? Schtroumph ?

Simon : Comédien, je voulais être comédien. Mais attention, pas n’importe lequel, genre nom en grosses lettres avant même le titre du film. Universal présente Simon Marchall dans… L’ascenseur, avec en beaucoup plus petit, Sarah Connors et Arnold Schwarzy.


****


Simon : Vous seriez ma fille, je… Sarah : Mais je ne suis pas votre fille et vous n’êtes pas mon père, parce que si tu l’étais, Simon, je te dirais que tu es un sale con immobile, que tu te contentes de prendre des pains dans la gueule pour le plaisir de gémir, que ton seul courage c’est le courage fuyons, et ton seul talent tes pirouettes d’amuseur de maigre galerie. Qu’est-ce que tu attends pour parler à ta fille ? Qu’elle t’appelle au secours ? Mais elle t’appellera pas, Simon, elle crèvera dans son coins mais elle t’appellera pas. Tu sais pas ce que c’est que d’attendre un mot, un signe, un père. C’est bien de ne pas oublier les morts, de se tatouer leur souvenir sur l’avant-bras, mais c’est peut-être mieux de ne pas oublier les vivants, ceux qui ont envie, qui ont besoin, mais qui n’osent pas. Mon père, ça fait des mois que je le crie, que je le pleure, que je le vomis et que je l’attends, parce que ce n’est pas moi qui irai, c’est lui qui doit venir, parce que je suis à lui et pas l’inverse et que la partie n’est pas égale. Alors, arrête de la faire attendre, Simon, et si la porte est fermée, enfonce-la, et si elle fuit en te voyant, rattrape-là, et parle-lui, je t’en supplie, parle-lui. Le silence est pire que tout, il est comme la goutte d’eau du supplice, il rend fou, il tue.

Simon : Personne ne m’a jamais dit ce que tu viens de me dire.

Sarah : Parce qu’il n’y a plus personne pour te parler.

Photos

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contact : Pascale Luiset (pascale.luiset @ wanadoo.fr)